DERNIÈRE MISE À JOUR : 26/06/2024

Notre engagement vers une prise en soin « sans contention »

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Notre engagement vers une prise en soin « sans contention »

Géraldine Clément, Responsable Soins Nationale, nous éclaire sur le sensible sujet de la contention, les raisons de leur éventuel recours, son encadrement mais aussi et surtout sur l’évolution des pratiques et de notre objectif « zéro contention » dans nos maisons.  

Qu’est-ce que la contention ?

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), ce qui définit la contention c’est l’utilisation de tout moyen (matériels, méthodes ou vêtements) qui vont empêcher, limiter et/ou mobiliser volontairement tout ou partie du corps de la personne dont le comportement pourrait présenter un risque grave envers elle-même ou autrui.  
Par exemple cela peut être le fait de mobiliser la personne pour lui éviter de se lever car elle serait amenée à chuter, ou lui empêcher l’accès à certaines parties de son corps pour éviter des gestes ou actions inadaptés. Il y donc dans tout dispositif de contention, une restriction de la liberté de mouvement. 

Comment est-elle prescrite ?

La contention est toujours sujette à prescription, car il s’agit d’un dispositif médical. Avec une durée de validité en fonction du matériel, 3 mois s’il s’agit d’une grenouillère (vêtement) ou d’une barrière pour le lit et 1 mois pour tout autre dispositif.
Bien entendu elle n’a pas vocation à s’inscrire dans la durée et une réévaluation est effectuée en équipe pluridisciplinaire, avec le médecin, les infirmiers, aides-soignants … lors des commissions de réévaluation mensuelles. La prescription va être alors revue en fonction du besoin du résident et l’équipe identifiera le bénéfice-risque à maintenir ou lever la contention.
Il est important de surveiller, sensibiliser sur l’intégrité du dispositif et d’évaluer l’impact sur le résident. La contention peut aussi avoir des conséquences néfastes et être contre-productive, par exemple provoquer des chutes plus graves, engendrer des troubles du comportement… 

Pourquoi et dans quel(s) cas de figure les soignants y ont-ils recours ?

Les professionnels de santé ont recours à la contention dans certaines situations où il est nécessaire de restreindre les mouvements d’une personne pour des raisons de sécurité, de santé ou de bien-être. 
Cependant le plus souvent, les motifs pour justifier une contention en établissement sont souvent basés sur des idées reçues. Les indications citées sont : l’agressivité d’un résident, les périodes de déambulation excessive, le risque de chutes, l’administration d’un soin, le maintien postural.
Néanmoins, il faut savoir que la contention augmente le risque de chute grave, augmente la confusion et l’agitation des personnes âgées, génère de l’anxiété et de la frustration chez le personnel soignant. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures de prévention et rechercher en équipe pluridisciplinaire des alternatives à la contention.

Quelle est la politique vis-à-vis de ces usages dans nos maisons Korian ?

On vise à une politique de « zéro contention » , portée par le groupe Clariane. Cela reste un objectif ambitieux mais atteignable. Cette ambition et les engagements sont portés par l’ensemble des salariés de l’établissement qui s’engagent vers cet objectif.

Véritable acculturation de tous les soignants de nos maisons, nous mettons tout en œuvre pour que chacun partage cette même vision.
C’est un accompagnement et une sensibilisation quotidienne que nous menons pour conduire les équipes vers cette politique « zéro contention ». Nous leur apportons des outils, nous formons les soignants, nous les incitons à cette réflexion afin de trouver des solutions alternatives et notamment dans la gestion de comportements difficiles afin de proposer à chaque situation, la meilleure solution.
Les équipes sont moteur dans cette démarche, mais les familles sont également un acteur important, car bien souvent ce sont elles qui peuvent être à l’initiative de la demande de contention, pensant sécuriser leur proche le plus possible, sans avoir cette double lecture au regard de la liberté et de l’entrave.
Et cette sensibilisation sur le respect des libertés se fait dès l’entrée du résident, en mettant en avant l’objectif « zéro contention », dès lors que l’établissement s’y engage. Et s’il doit y avoir un recours à une contention, elle est alors la plus douce possible. Maintenir la liberté, c’est un engagement entre l’EHPAD, le résident et la famille.

La recherche du consentement est précieuse, et il y a d’ailleurs dans un cadre réglementaire relatif à la loi sur à l’adaptation de la société vieillissante, une annexe au contrat de séjour "liberté d’aller et venir" afin de formaliser toute prescription à visée de contention. Elle est alors signée par le directeur et le résident (ou son représentant légal).

Quelles alternatives à la contention privilégiez-vous ?

Il existe plusieurs alternatives à la contention qui peuvent être mises en place pour assurer la sécurité et le bien-être d’une personne sans avoir recours à des mesures restrictives.
Pour cela nous réalisons, avec chaque personne et le soutien de son entourage, une évaluation régulière de ses besoins, de ses capacités (physiques, cognitives, sensorielles) mais aussi de ses habitudes et de ses envies pour son bien-être. Nous observons aussi tous les signaux utiles (comportements, attitudes, mimiques...) pouvant nous orienter sur les meilleures réponses à apporter.

  • Une Communication et une approche relationnelle empathiques : il est essentiel de favoriser une communication ouverte et respectueuse avec la personne afin de comprendre ses besoins, de lui apporter du soutien et de l’apaiser.
  • Les Interventions Non Médicamenteuses (INM) sont un ensemble de techniques de soins, d’approches environnementales et d’approches humaines qui ont pour objectifs d’améliorer le bien-être de la personne et sa qualité de vie mais aussi de maintenir les capacités motrices et sensorielles, et de réduire les troubles du comportement. Ces interventions sont indissociables du projet personnalisé du résident. Elles ont une action préventive et thérapeutique, en s’appuyant sur les capacités de la personne soignée et sur l’expertise des soignants.
  • Un environnement adapté : nous aménageons l’environnement de la personne de manière à limiter les risques de chutes ou de blessures, en supprimant les obstacles et en sécurisant les lieux. Tout comme les séances de psychomotricité, les activités de kinésithérapie, pour renforcer les capacités motrices et fonctionnelles.
Les fournisseurs de dispositifs médicaux et les professionnels orthopédiques sont de bons conseils et savent proposer des alternatives pour le confort des résidents avec par exemple des coussins de positionnement, des cales buste, des fauteuils thermo-moulés…
Il est essentiel que les professionnels de santé privilégient ces alternatives à la contention dès que c’est possible, dans le respect des droits et de la dignité de la personne. La contention ne doit être utilisée qu’en dernier recours, lorsque les autres solutions se sont révélées inefficaces pour assurer la sécurité et le bien-être de la personne.

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