DERNIÈRE MISE À JOUR : 25/01/2023

Interview de David Foulon, Directeur des Soins chez Korian

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La gestion de la continence peut paraître un sujet qui n‘évolue pas. Et pourtant, elle progresse d’année en année autant par l’organisation que par les produits mis à disposition.

Chez Korian, dans notre démarche Positive Care, nous ne parlons pas d’incontinence mais préférons utiliser le terme de « gestion de la continence », qui traduit en des mots positifs, la capacité à contrôler ses urines et ses selles. Nous sommes soucieux de mettre en place une prise en soin et un accompagnement spécifique dont le résident est acteur, son consentement étant au cœur de toutes les décisions. 

La gestion de la continence peut paraître un sujet qui n‘évolue pas. Et pourtant, elle progresse d’année en année autant par l’organisation que par les produits mis à disposition. 
De nouveaux moyens de gestion de la continence, comme des moyens de protection et d’anticipation connectés, sont toujours à l’étude et devraient progressivement être déployés. Ils aideront les résidents mais également les collaborateurs dans la gestion de la continence pour toujours plus de confort. Plus besoin de plan de change aux horaires définis mais des changes au moment où cela est nécessaire faisant disparaître la peur des fuites urinaires.
 

Comment gérez-vous la continence dans les maisons Korian ? 


Tout d’abord, il y a plusieurs types d’incontinence ; par le relâchement ou l’efficacité partielle des sphincters à l’effort (qui sont des muscles) ; par l’absence de perception des besoins d’uriner ; par une rétention urinaire chronique dans la vessie qui ne se vide pas totalement…

D’autres facteurs, comme la baisse d’autonomie du résident, s’ajoutent à la gestion de la continence. Nombre de résidents en provenance de leur domicile, à leur admission, sont déjà porteurs de protections urinaires due à leur baisse d’autonomie. 

Chez Korian, nous prenons en compte ces différents éléments pour adapter au mieux la prise en soin. L’utilisation des protections urinaires n’en représente qu’une partie. Nous pouvons préconiser de changer de type de protection voire de ne plus en porter en travaillant sur l’autonomie de la personne et son accompagnement par notre personnel soignant.
Nous proposons une large gamme de produits spécifiques dont trois types principaux :

  • Les protections complètes : ce sont des changes complets qui offrent un très bon niveau de protection avec une absorption maximale et un bon niveau de confort. Elles s’utilisent seules avec des attaches et un effet gainant.
  • Les protections anatomiques : ce sont des protections également très efficaces, dont le fonctionnement se rapproche des protections menstruelles pour les femmes. Elles s’insèrent dans des slips de fixation, lavables et réutilisables. Ayant un impact psychologique moins centré sur la dépendance, les résidents et les équipes soins tendent plutôt vers ce type de protections.
  • Les protections « pull-up » aussi appelées protections mobiles : ce sont des protections que le résident enfile comme un slip, dotées de bandes gainantes au niveau de la taille. Elles permettent de favoriser l’autonomie notamment pour les personnes aux fonctions cognitives altérées qui gardent le réflexe de l’utilisation d’un slip.

Dans les trois cas, la protection dispose d’une charte qualité garantissant une haute qualité des matières et surtout un confort optimal, avec une absorption maximale de haute performance pour les résidents et comportant peu de risque d’allergies ou autres désagréments.

Concernant le plan de changes, autrement dit, les moments où le résident et l’équipe changent la protection, il est planifié en fonction des habitudes du résident, renseignées dans le projet personnalisé. Ces horaires et donc le nombre de changes s’adaptent en fonction de l’évolution des besoins du résident. Il n’y a bien sûr pas de nombre maximal de changes au quotidien. 

Quoi qu’il en soit, la gestion de la continence dépend de chaque résident selon ses habitudes, ses préférences de protection, ses capacités préservées mais aussi le moment de la journée ou de la nuit. Nos pratiques suivent la règle des 3 B que nous appliquons au quotidien dans nos établissements : la Bonne protection à la Bonne personne et au Bon moment.
 

Est-ce que les protections sont systématiques ? 


Il est effectivement important de rappeler que les solutions de protection mentionnées ci-dessus interviennent en dernier recours. Avec le Positive Care, nous tenons à toujours favoriser les capacités préservées de chacun des résidents en favorisant l’accompagnement aux toilettes, lorsque le résident en formule le besoin, mais aussi de manière programmée dans la journée (en fonction de ses habitudes). Même dans le cas de l’accompagnement aux toilettes, le résident peut tout de même bénéficier ou non d’une protection anatomique avec absorption très basse pour le rassurer.
 

Le résident est acteur de sa prise en soins : concrètement qu’est-ce que cela signifie dans la gestion de la continence ?


Avec l’aide du projet personnalisé réalisé à l’arrivée, il est proposé au résident incontinent (ou bien à son entourage, s’il n’est pas en capacité de témoigner) de choisir notamment le type de protections dont il souhaite bénéficier pour la gestion de sa continence, sachant bien sûr, qu’il a toujours la possibilité de modifier ses choix par la suite. Nos équipes sont présentes pour informer le résident et sa famille des solutions possibles et celles qui lui sont préconisées au regard de ses besoins et de ou des origines de son incontinence mais le choix final de protection appartient au résident (ou bien, à sa famille).

De même, face à la multitude de protections proposées, nous accompagnons les résidents dans le choix d’une protection adaptée (par exemple : passer des protections complètes à des protections anatomiques) tout en l’informant et le rassurant sur la qualité de l’absorption, du confort et de l’efficacité de la protection.
 

Pourquoi ce sujet est-il si compliqué à aborder ?


La représentation de la continence est étroitement liée à la notion de dignité, qui est un pilier de notre accompagnement chez Korian.
Il ne faut pas faire d’amalgame entre la représentation sociale que nous, enfants, petits-enfants, avons de l’incontinence et de certaines protections, en particulier celles complètes, et celle que les résidents incontinents en ont. 

On pense, souvent à tort, que les protections anatomiques sont une meilleure solution pour respecter la dignité du résident. Mais si le résident préfère une protection complète, il faut respecter son choix, lui expliquer en amont les bénéfices et contraintes de ces protections afin qu’il fasse un choix éclairé et consenti sur les protections qu’il va porter, tout en le rassurant sur la possibilité de changer à tout moment s’il le souhaite.

Par exemple, la protection anatomique est très appréciée par les résidentes qui ont eu l’habitude d’en porter lors de leurs périodes de menstruations. Elles se sentent donc plus à l’aise de porter ce type de protections qui les ont longtemps accompagnées pendant leur jeunesse plutôt que des protections pull-up.

Autrement dit, il n’y a pas de meilleure solution de protection, il n’y a que des solutions adaptées à chaque résident.
 

Quelles solutions innovantes à l’avenir ?


Dans une volonté de travailler main dans la main avec nos fournisseurs vers des nouvelles solutions et des chartes qualité améliorées, nous imposons dans nos cahiers des charges l’obligation de faire évoluer la recherche et le développement, l’amélioration de la technique, des matières, de la qualité, la diminution de l’épaisseur, afin que ces derniers s’adaptent aux souhaits des résidents. 

Ainsi, à moyen terme, la protection connectée verra le jour et renseignera à distance, par un indicateur de saturation, si la protection de la personne doit être changée ou non. Cela rendra la prise en soin encore plus confortable pour le résident. 

Enfin, des solutions palliatives, intervenant antérieurement à la décision de porter des protections, font, elles aussi l’objet de recherche et développement. Par exemple, la mise en place de protections avec un échographe permettant d’évaluer la quantité d’urine dans la vessie et d’anticiper ainsi un passage aux toilettes. Cette solution fonctionne dans les faits et nous travaillons activement avec nos fournisseurs pour la déployer à moyen terme dans nos maisons. 

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