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Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression est le premier facteur d’incapacité sur le plan mondial. Bien que les personnes les plus à risque de développer un trouble dépressif soient les jeunes de 18 à 24 ans, les femmes et/ou les personnes vivant seules, les personnes âgées sont également impactées. Chez cette population, la dépression est fréquente et largement sous-diagnostiquée. Le Dr Sandrine Tournier, médecin gériatre, nous donne plus d'explications sur cette pathologie complexe, notamment chez les sujets âgés.
Qu’est-ce que la dépression ?
La dépression ou trouble dépressif est un trouble mental courant. Elle se caractérise par une grande tristesse, une perte d’envie et de plaisir pour toutes les activités habituellement plaisantes, ainsi qu’une vision négative du monde et de soi-même. La dépression peut varier en gravité, allant d’une dépression légère à une dépression majeure.
Il ne faut pas confondre la dépression avec un état de tristesse passager. La dépression s’installe dans le temps (plus de 15 jours) et marque une réelle rupture avec l’état antérieur de la personne. Elle modifie le fonctionnement émotionnel, cognitif et comportemental de la personne. Ses effets affectent considérablement sa capacité à fonctionner et à vivre normalement.
Quels sont les symptômes de la dépression ?
La dépression touche les plaisirs les plus fondamentaux, comme celui de s’alimenter. Les petites choses du quotidien deviennent pénibles, difficiles, voire insurmontables. Une personne dépressive agit différemment, ses proches pourraient dire d’elle qu’elle n’est plus la même.
Les symptômes d’une dépression peuvent s’installer rapidement ou parfois plus progressivement, de manière plus insidieuse :
- une humeur triste ;
- une perte d’intérêt ;
- une fatigue marquée et durable ;
- un pessimisme ;
- une perte de confiance et d’estime de soi ;
- un ralentissement psychomoteur général ;
- un refus de s’alimenter, de prendre ses médicaments et de prendre soin de soi ;
- des troubles du sommeil ;
- du stress et de l’anxiété ;
- des difficultés de concentration et de mémorisation ;
- une notion du temps perturbée ;
- une irritabilité, une agressivité ou de la colère ;
- des plaintes fonctionnelles diverses et répétées ;
- des troubles de la sexualité ;
- des pensées suicidaires récurrentes.
Quelles sont les causes de la dépression ?
La dépression n’est pas un manque de volonté. C’est une maladie psychiatrique complexe qui résulte de l’interaction entre plusieurs facteurs.
Un dysfonctionnement du système cérébral
La dépression résulte d’une perturbation chimique à l’intérieur du cerveau, au niveau notamment de la transmission des signaux entre les cellules nerveuses. Cette perturbation affecte le bon fonctionnement de certains neurotransmetteurs essentiels, tels que la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine. D’autres mécanismes, tels que l’activation de processus inflammatoires, interfèrent avec le fonctionnement cérébral et perturbent les systèmes neuronaux responsables de la régulation de l’humeur.
Des facteurs génétiques
La dépression n’est pas une maladie héréditaire. Toutefois, il existe une composante génétique de prédisposition. Les personnes ayant eu un parent souffrant de dépression ont 2 à 4 fois plus de chances de développer la maladie. Cette vulnérabilité s’exprime en général lorsqu’elle est associée à d’autres facteurs (un contexte particulier, un vécu difficile…).
Des facteurs environnementaux
Certaines situations et des événements de vie pouvant entraîner un fort stress psychologique sont des facteurs favorisants :
- la solitude et l’isolement ;
- la perte d’un proche ;
- des événements de vie difficiles et/ou traumatisants ;
- des changements de vie stressants comme un déménagement ou l’entrée en Ehpad ;
- des pathologies notamment cardiovasculaires et neurologiques ;
- des douleurs chroniques ;
- une perte d’autonomie, etc.
Le Dr Tournier souligne que toutes ces situations n’engendrent pas systématiquement d’état dépressif. Il existe une grande variabilité individuelle dans l’apparition de la dépression.
Comment poser le diagnostic d’une dépression ?
Le diagnostic d’un trouble dépressif commence par l’analyse des critères qui caractérisent un épisode de dépression.
Les critères de diagnostic
Les professionnels de santé estiment que pour poser le diagnostic d’une dépression, il faut que :
- la personne ressente une grande tristesse quasi-permanente, une perte d’intérêt pour les activités habituellement agréables et/ou une grande fatigue ;
- cet état de souffrance soit associé à d’autres symptômes (troubles du sommeil, troubles de l’appétit, pessimisme, stress, anxiété, idées noires…) ;
- les symptômes persistent depuis au minimum 15 jours, avec une intensité significative, et marquent une réelle rupture avec l’état antérieur de la personne.
L’entretien clinique
Lors d’un interrogatoire poussé, le professionnel de santé recherche les antécédents psychiatriques de la personne, évalue l’intensité de l’épisode dépressif, ses retentissements sur sa vie et évalue également le risque suicidaire.
Il recherche l’existence d’une pathologie chronique pouvant en être la cause : une maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, certains cancers, une hémopathie, une affection métabolique, une maladie inflammatoire chronique, une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie.
Certains traitements médicamenteux peuvent également être incriminés : les neuroleptiques, les antihypertenseurs, les œstroprogestatifs et les glucocorticoïdes.
Le diagnostic des personnes âgées
La dépression du sujet âgé est moins évidente à déceler que celle présentée par une personne plus jeune. En effet, chez les personnes âgées, le ralentissement psychomoteur et les douleurs physiques associées au vieillissement et aux autres pathologies peuvent masquer les symptômes dépressifs.
Le Dr Tournier ajoute qu’il est familier de considérer qu’il soit normal qu’une personne âgée soit triste et ressente une perte d’intérêt, alors que ce n’est pas une évidence. Par ailleurs, chez le sujet âgé, les idées noires et les pensées suicidaires attirent moins l’attention de l’entourage et des soignants. Pourtant, le suicide chez les personnes âgées est très fréquent.
Quelle prise en charge en cas de dépression ?
L’accompagnement psychologique est le traitement de première intention de la dépression. Il peut être associé à un traitement médicamenteux ainsi qu’ à des approches non médicamenteuses.
L’accompagnement psychologique
Une prise en charge par un psychologue ou un psychiatre est essentielle pour permettre à la personne de se libérer progressivement de son mal-être. Le suivi psychologique permet d’identifier les schémas de pensée, les schémas relationnels récurrents, puis donne les outils nécessaires pour en adopter de nouveaux. Il conduit à une rémission durable et empêche les récidives.
Dans le cas d’une dépression, plusieurs types de psychothérapies sont efficaces : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la psychothérapie de soutien ou encore la psychothérapie d’acceptation et d’engagement.
Les traitements médicamenteux
Plusieurs catégories d’antidépresseurs peuvent être utilisées pour traiter la dépression. Ces médicaments visent à rééquilibrer les substances chimiques du cerveau (neurotransmetteurs) comme la sérotonine ou la dopamine.
Concernant la population âgée, le Dr Tournier précise que ces traitements sont débutés à demi-dose avec une réévaluation systématique permettant d’arriver à la bonne posologie efficace tout en limitant les effets secondaires. Elle ajoute qu’une grande vigilance est de mise, notamment dans les situations de comorbidités et de polymédication, avec des risques iatrogéniques augmentés.
Le traitement par antidépresseurs est instauré pour une durée de six mois minimum. Pour être efficace, il doit être pris tous les jours, à heure fixe, et ne doit jamais être interrompu sans avis médical. En cas d’arrêt brutal, des manifestations de sevrage peuvent apparaître et le risque de rechute est fréquent.
Les approches non médicamenteuses
Pour lutter contre les états dépressifs et favoriser le bien-être général au quotidien, il est important :
- d’avoir un sommeil suffisant et de qualité ;
- d’adopter une alimentation saine et équilibrée ;
- de faire de l’exercice physique régulièrement ;
- de participer à des activités de groupe pour maintenir le lien social ;
- d’avoir une consommation d’alcool modérée.
L’hospitalisation
Dans certaines situations (risque suicidaire imminent, forme mélancolique, symptômes psychotiques ou somatiques sévères associés, sevrage de substance psychoactive…), l’hospitalisation peut être nécessaire.